Le service de presse
Base jumper accidenté dans l’Oberland bernois; grave intempérie dans l’Emmental; visite officielle importante au centre-ville de Berne; ferme en proie des flammes dans le Jura bernois; expulsion d’un squat: un habitant se barricade dans le bâtiment; débordements lors d’une manifestation; menaces à la bombe, brigandages, voire homicides: de par sa taille et les divers besoins de plus d’un million d’habitants, le canton de Berne génère d’innombrables tâches et défis à la police cantonale bernoise. Et plus que jamais aussi pour les collaborateurs responsables de la communication du travail de la police.
Quoi, quand, où, combien – mais pas qui et pourquoi.
Nos porte-parole rédigent et publient en moyenne près de 1’000 communiqués par année pour la police cantonale bernoise – dont un tiers est traduit en français. La plupart concerne la communication en cas d’événement: nous communiquons au plus vite les informations sur les principales questions qui permettent de classifier les faits survenus. Que s’est-il passé quand et où? Nous ne répondons que rarement ou avec beaucoup de circonspection à la question «Qui?». Et ce n’est pas sans raison: notre communication est soumise à des prescriptions en matière de protection des données et nous sommes également soumis au secret de fonction. Par conséquent, notre communication ne doit permettre aucune déduction quant aux personnes concernées. La recherche du coupable ne fait pas partie de la communication d’événement non plus. Selon la séparation des pouvoirs, la question de la culpabilité ou de l’innocence est traitée par la justice. La protection de la personnalité est un élément très central.
Expliquer, rassurer ou avertir?
Les personnes directement concernées sont toujours au centre de notre communication. C’est en premier lieu pour elles que nous communiquons pourquoi un hélicoptère de sauvetage les a réveillées au milieu de la nuit, une colonne de fumée était visible et si la fumée est éventuellement nocive. Il n’est pas toujours nécessaire de publier un communiqué de presse y relatif. Les informations sur des embouteillages peuvent par exemple être diffusées plus rapidement via l’info trafic à la radio. Nous utilisons également Twitter afin de pouvoir informer le plus rapidement possible de nombreux concernés durant certains événements. Cela touche généralement des engagements dynamiques qui peuvent changer rapidement et entraver la vie publique de manière notable, comme des manifestations ou des barrages à grande échelle, notamment lors de la découverte d’un objet suspect. Avant d’opter pour un canal de communication, il faut se demander comment l’information peut parvenir rapidement et de manière ciblée aux personnes concernées.
Nous sommes bien évidemment à disposition des journalistes si un lecteur reporter leur a transmis la photo d’un accident et qu’ils ont des questions à ce sujet. Dans l’ensemble, nous recevons plus de 3’000 demandes de médias par année. Elles se rapportent à des événements d’actualité ainsi qu’à des thèmes généraux de police.
Le cas particulier de la poursuite pénale
Nous ne pouvons pas toujours donner toutes les informations immédiatement. Lors d’investigation de police judiciaire pour élucider des infractions et des crimes, nous sommes tenus par la loi de garder le secret. De plus, les auteurs et les co-auteurs suivent également les reportages médiatiques et nous ne voulons pas dévoiler nos cartes. Cette situation est contrastée par un vif intérêt humain pour les crimes et les accidents. Dans le cadre de ces investigations, des engagements de police ont souvent lieu dans l’espace public. Comment parvenons-nous à réaliser le grand écart entre le secret et l’intérêt public?
Un exemple:
Lors d’un braquage de banque, plusieurs voitures de police arrivent sur les lieux de l’infraction avec le feu bleu et la sirène. Les policiers sécurisent le lieu de l’infraction ou recherchent l’auteur dans les alentours. Les premières investigations sont déjà en cours: combien d’auteurs? Y a-t-il du matériel d’image? Sont-ils armés? Comment ont-ils procédé? Y a-t-il des traces sur le lieu de l’infraction? Existe-t-il des parallèles avec d’autres braquages? L’objectif de ces investigations est de mettre les auteurs derrière les barreaux – et si ces auteurs apprennent par les médias combien nous savons, cela serait bien évidemment désavantageux. De l’autre point de vue, les riverains et les passants qui ont vu l’engagement – et également les journalistes ayant pris connaissance de l’engagement – souhaitent bien sûr savoir la raison de l’intervention policière ou pouvoir au moins le situer.
Lors d’engagements tels qu’un braquage de banque, nous publions un communiqué de presse assez tôt en règle générale ou un appel à témoins si nous avons besoin d’indices de la population. Nous communiquons avant tout la raison de l’engagement, donnons, dans la mesure du possible, un signalement des auteurs ou des informations sur leur véhicule de fuite. Des indications supplémentaires relatives au déroulement, notamment si des personnes ont été blessées ou que toutes les voitures ont été contrôlées à une entrée d’autoroute dans le cadre de la recherche des auteurs, peuvent également y figurer. Les riverains peuvent ainsi situer l’engagement et d’éventuels témoins savent à qui faire part de leurs observations.
«Pas de commentaire»: un tabou
Enfin, notre communication a un objectif très important tant pour les citoyens que pour la police: créer la confiance. Pour ce faire, la transparence est primordiale. La raison pour laquelle nous ne pouvons ou ne devons pas (encore) donner certaines informations en fait également partie. Un rigoureux «Pas de commentaire» n’est pas une option pour nous. Cela peut parfois devenir compliqué pour nous, porte-parole, lorsqu’il s’agit de peser soigneusement chacun de nos mots.
1Sources: statistique policière de la criminalité 2018 et statistique des accidents de la route 2018
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